Je suis dans un endroit
sombre
(cris d’enfants)
des échos me parviennent de l’autre côté d’un tunnel
Une lumière
Une lumière verte jaillit de l’autre côté du tunnel
(bruits d’oiseaux)
Maintenant je marche à quatre pattes pour atteindre la sortie.
Les parois sont serrées et j’ai du mal à avancer
Le rond de lumière grandit
et
Le tunnel est
enfin
j’ai l’impression de marcher sur de l’air
de l’air froid
j’arrive
je suis dans la forêt
je me retourne
j’observe que je suis sortie d’une espèce de bunker
de bunker en fer
( bruits de moteurs)
je suis dans une forêt et j’entends des voitures et des enfants qui jouent mais je ne vois rien d’autre
rien d’autre que cette forêt
une porte se dessine légèrement sur le tronc d’un arbre
il y a quelqu’un
un grand spécimen poilu des pieds à la tête sort de cette porte
il s’écarte un moment de cet arbre et me regarde
il porte un masque imprimé d’un large sourire
il rentre dans l’arbre
je suis entourée de longs arbres équidistants les uns des autres
ils se dresse tellement haut que je n’en distingue pas le bout
j’ai la sensation qu’ils me regardent
il en émane de la lumière blanche
aveuglante
le soleil illumine chaque recoin de la forêt.
je marche dans cette forêt
d’autres êtres passent d’un tronc à un autre, flottants, légers.
Ils rentrent et sortent par des portes qui apparaissent et disparaissent
et
et quand ils rentrent
une lumière se répand du dessous de l’arbre
et illumine toute l’étendue de la forêt
Je me retourne
le bunker a disparu
les arbres ont été remplacés par de longs poteaux noirs
et
En bas, un vide blanc qui dégage de la fumée
blanche
Je ne voit pas mes pieds
J’avance dans un brouillard
Je regarde en haut et les poteaux disparaissent
dans le brouillard.
Maintenant ils se heurtent nettement à un plafond blanc
comme des barreaux de prison.
Ils se rapprochent les uns des autres
Le brouillard à mes pieds se solidifie
On dirait une prison sans fin
La cage se referme et elle devient plus petite
Et moi aussi
Elle prend la forme de la gueule d’un monstre.
Les barreaux sont les dents du monstre
et me voilà à nouveau
dans le noir
Je suis enfermée dans sa gueule
je regarde derrière moi
Dans sa gorge
Heuum
je perçois un chemin
un chemin dont je ne peux lire la fin
De l’extérieur, je peux me visualiser dans la gueule de ce serpent.
Il sort du brouillard blanc.
C’est un mélange entre un serpent et un dragon.
Je porte des bottes en cuir
une jupe verte
Et
Non
Une robe verte
De longs cheveux
desquels pendent des plumes
Mes mains sont recouvertes par des des gants en cuir.
On dirait une guerrière
J’ai une épée en main
Sur les parois de la gorge du monstre se sont allumées des torches.
J’avance
les murs sont en brique.
Je marche sur la langue du dragon.
Elle est visqueuse et humide
ça glisse
ça bouge beaucoup,
je dois me tenir sur les côtés pour ne pas tomber.
A un moment donné il y a un trou devant moi.
Il y a un trou
Eeet
De l’eau en sort violemment
et puis s’en va
Je prends les échelons pour m’aider à descendre les quelques mètres
Arrivée en bas l’eau me touche jusqu’à la cheville et devant moi des
On dirait que le chemin
C’est comme si ça gorge était tordue
Le passage est infranchissable
La gorge se détends et sa bave dégouline sous mes pieds
De la bave verte
Il y a des taches de lumière un peu partout.
C’est un espace noir
Avec des lumières
je touche les parois de sa gorge
ça vie
plus je les touche, plus le dragon s’agite
et
et là le dragon se retourne et je glisse dans
tout le tunnel que j’ai parcouru
et
je
tombe dans ces nuages blancs.
le dragon vole
au dessus de moi
et il part
Ce brouillard blanc m’entoure toujours
à ma gauche apparaît une ligne noire verticale
comme une porte entrouverte qui mènerait à une pièce fermée dont toutes les lumières seraient éteintes
le brouillard blanc devient
comme du coton
à gauche la porte s’ouvre sur une forêt
il y a une limite très nette entre la foret et l’univers blanc
j’arrive dans cette forêt
à certains endroits je vois encore des petites boules de coton blanches posées sur l’herbe
cette forêt est plus naturelle que la première
moins superficielle
Il y a de l’eau qui coule
et
au fin fond de la forêt
Dos au brouillard
un autre brouillard blanc,
J’avance vers ce
cette espèce de
brouillard blanc
et
ce brouillard blanc devient transparent
comme une vitre
et de l’autre cote de cette vitre
je nous vois
je suis très proche
je met mes mais sur la vitre
je n’y arriverai pas comme ça
en dessous de la vitre il y a une petite ouverture
et je me faufile en dessous
je suis ici
et non plus là-bas
je vois ces immeubles devant lesquels ont s’est arrêtés tout à l’heure
je te vois
tu me regardes
tu souris
tu tiens en main le téléphone qui m’enregistre
nous sommes au pieds d’un arbre
entourés par d’autres arbres
l’ambiance de ce lieu est étrange
un peu glauque avec ce ciel gris
et ces bâtiments gris eux aussi
comme une fin du monde